Urua

Urua, notre sainte ville migratrice, fut le berceau d'un crime immonde. Tous les navires, tous les îlots de la cité suivent maintenant un guide borgne, aveugle...
Laissez-moi m’expliquer…

Urua voyage dans les airs de région en région, s’arrêtant ici et là pour reprendre un certain contact avec le reste du monde (varier la nourriture, se renseigner sur l’actualité, apprendre ce qu’on n'enseigne pas dans la cité, etc.). La ville entière est guidée docilement par la nymphe du vaisseau-citadelle, sculptée à même la proue du navire. Les deux pierres nommées « Perles nordiques » lui faisant office d’yeux sont, pour les îlots flottants de notre cité sainte, la boussole les guidant vers des territoires sûrs et accueillants. Malheureusement, aujourd’hui, plus aucune région terrestre ne nous est certaine ; l’œil droit de la sculpture, l’une des Perles nordiques, a été volé. Nous ne savons plus où nous allons et nous naviguons au gré des vents… C’est pourquoi il nous est inconcevable de mettre pied à terre !
Il nous a toutefois été possible de mettre la main sur l’abject criminel et de le questionner sous la torture. En vain. Marbelin Cross, après avoir nié avec entêtement son vol pendant une semaine, est mort d’épuisement alors qu’on le torturait. La précieuse pierre reste donc toujours cachée quelque part entre nos murs... Probablement.

Après quatre ans de recherche, les Uruans désespèrent de retrouver un jour le reste du monde. La Perle est introuvable. Le dernier souffle d’espoir qu’il nous reste réside dans notre foi en Le Roy, notre divinité chérie et vénérée. Moi, mère Ismeraude De La Bourgogne, porte parole des voix divines, promet à tous les citoyens d’Urua un futur heureux et pacifique vers une mort rapide et douce.
Le Grand Palais vous attend tous, un jour ou l’autre… Tâchez de le mériter.

Un an s'est écoulé depuis la mort du chamberlain royal, Franz, lors de cette journée fatidique ou un groupe de pirates défonça une partie considérable de l'étage principal du château. Deux hors-la-loi périrent, la poitrine traversée par la sainte lame de mère Ismeraude De La Bourgogne, et un réussi à s'échapper; on ne le revit plus.
Après ces événements, une mystérieuse série de disparitions se produisit, emportant, entre autre, le bourreau, mais aussi certains soldats, paysans et sujets royaux.