Le soir venu

[Je sais, je sais... je suis en train de mêler toute la chronologie... Mais c’est pour donner la chance à des persos genre Lexichou ou Shayden de poster d’autre part que dans le flood XD]

La reine venait de sortir de son bain. Après avoir essorée sa longue chevelure noire et s’être vêtie d’une robe de nuit de soie et richement brodée, elle s’était assise à sa table de toilette d’acajou et d’or, le regard absent. Elle repensait au prince et à leur conversation discrète dans le jardin. Un soupir lui échappa.

Regardant à sa gauche, question de s’occupper, Roxanne trouva son peigne de jade. Le prennant de ses longs doigts blancs, elle commença à démêler les quelques petits noeuds qui s’étaient créés dans ses longues mèches humides. Par contre, le fait de peigner ses cheveux ne tira aucunement Roxanne de ses réflexions, comme elle l’avait espérée.

Non, en fait, ses pensées ne faisaient que faire des retours en arrière plus elle pensait à Stanislas. Elle se rappelait son but initial lorsqu’elle avait commencée à s’intéresser au Prince. Après une joute à l’épée à laquelle les deux frères avaient participés, elle lui avait simplement fait un compliment qui laissait entendre que Stanislas était bien plus attirant que son frère. "Vous êtes beau et grand face à un combat..." avait-elle dit alors. Elle l’avait murmuré, pour que Cyril n’en entende rien. Elle n’avait fait aucun compliment à ce dernier.

Bientôt, les choses s’étaient bousculées et, une chose menant à l’autre, Roxanne et Stanislas avaient bientôt commencés à se voir en secret. Il était la première personne que Roxanne avait vraiment réussie à aimer autre qu’elle-même. Et le Prince savait toujours trouver les mots pour tous les jours séduire un peu plus la Reine...

Puis était venu l’enfant.
Roxanne ferma les yeux en se rappelant ce matin horrible, il y avait à peine plus de sept mois, dans lequel elle aurait été prête à mourir. La première fois de toute sa jeune vie où elle avait faillit perdre ses sens et où sa maîtrise d’elle même lui avait grandement fait défaut. Elle avait eut très peur alors : jamais elle n’avait autant perdue son sang froid que ce jour là.

***

Il s’agissait d’un jour de messe. À peine une semaine s’était écoulée depuis sa deuxième nuit d’amour avec le Prince Stanislas. La Reine s’était levée sans même penser au Prince... Lorsqu’elle s’était soudain sentie très malade. Une nausée irrépréssible s’était emparée d’elle.

Cela ne l’avait pas beaucoup étonnée : elle était toujours indisposée lors de son cycle lunaire et elle était bien dûe pour ce dernier. Mais les saignements ne vinrent pas. Pourtant, jusqu’alors, Roxanne n’avait jamais eut de retard... Elle s’imaginait le pire.

Durant la journée entière, Roxanne n’avait eut envie de rien d’autre que de pleurer toutes les larmes de son corps. Qu’avait-elle fait? Quelle idiote elle était! Dans sa panique, elle s’était même surprise à hurler dans ses oreillers...

En fin de compte, elle avait passée la journée isolée dans sa chambre – réalisant seulement au soir qu’il ne s’agissait peut-être pas d’un enfant. Tout de même, juste au cas où, il fallait qu’elle pousse Cyril à l’aimer... et ce, très bientôt.

Mais Cyril avait été trop las ce soir là. Une journée difficile en compagnie de la mère Ismeraude l’avait épuisée. Ce ne fut que trois jours plus tard (juste assez pour confirmer les pires inquiétudes de Roxanne) qu’elle parvint à camouffler son offense...

Mais tout cela importait peut maintenant : le roi ne se doutait de rien. Probablement qu’il ne saurait jamais la vérité...

***

Un coup violent dans son ventre rammena la Reine au présent. Elle frotta douloureusement son ventre gonflé par l’enfant qui y siégait. C’était incroyable comment elle pouvait aimer ce petit monstre (oui, elle pouvait aimer plus qu’elle-même, chose qui la surprit beaucoup) malgré les souffrances qu’il lui causait! Elle ne pouvait simplement pas lui en vouloir... même si c’était entièrement de sa faute si elle perdait souvent la maîtrise d’elle-même ces jours-ci. Non, elle ne lui en voudrait jamais! Elle en voulait plutôt à Cyril, bien qu’elle ne pouvait pas s’expliquer pourquoi...

Un autre coup, un peu plus léger cette fois, se fit sentir, tout juste sous la main que Roxanne avait posée sur son ventre. Un léger grondement lui échappa. *Soit sage et cesse de faire mal à ta mère bon sang... !*

L’enfant avait cessé de donner des coups – il était attentif. Roxanne sourit tendrement. Et ses sombres pensées lui renvirent... Cyril. Il n’avait pas fait grand chose pour se faire détester par la Reine, mais elle ne pouvait pas l’aimer. Il était trop comme elle, croyant trop en lui-même. Et de la façon qu’il la traitait depuis qu’elle était enceinte... comme si elle ne lui servirait à rien d’autre maintenant qu’elle avait produit un héritier !

Roxanne posa son peigne sur sa table avec une force qui n’était pas nécessaire et soupira profondément. Elle se frotta les yeux, lasse de ce destin incontrôlable avant de poser la tête sur ses bras qu’elle avait croisés sur la table. *Ce n’est pas le temps de perdre la tête! Franchement, Roxanne, resaisit toi!*

Lorsqu’elle entendit la porte s'ouvrir, elle ne leva même pas la tête....

[Bon je vais profiter de l'occasion pour poster un peu en attendant que mon mari me réponde]

Selena se rendit tard ce jour là au palais. Elle avait passé toute sa journée dans son laboratoire. Elle avait continuer ses recherches sur le fameux médicament qu'elle avait promis à Franz. Elle n'avait jamais pu le terminer et le lui donner, le chambellan était mort avant. Mais en sa mémoire, Selena que la mort de l'homme avait particulièrement touché avait décidé de poursuivre ses recherches. C'était un peu stupide, elle savait bien qu'elle n'aurait sans doute jamais à soigner quelqu'un d'autre de pareille maladie. Même officieusement, si elle se décidait à soigner quelqu'un d'autres que ceux dont elle avait la charge, peu devait être empoissonné au mercure comme il l'avait été. Au final, ses recherches ne menaient à rien, elle ne pourrait jamais les publier ni même les utiliser et sans aucun doute son successeur serait contraint aux même restrictions. Mais elle sentait qu'elle devait le faire, qu'elle voulait le faire tout de même. Quelque chose l'y poussait sans qu'elle sache quoi exactement. Quand enfin elle réussit à obtenir son produit, elle regarda le ballon en soupirant. Et maintenant ? Elle n'avait personne sur qui tester son efficacité. Elle avait un médicament mais qui ne servirait jamais. Elle se sentait frustrée et son impulsion de départ n'était même pas satisfaite.

Sortant enfin de son laboratoire, elle se dit qu'aller à l'église lui serait sans doute bénéfique. Là bas, dans les grandes allées, elle arrivait toujours à trouver la paix. Mais s'avisant de l'heure elle fut surprise. Le temps était beaucoup plus avancé que ce qu'elle le pensait. Et dire qu'elle avait eu l'intention de voir la reine. La médecin décida donc de reporter la visite de son sanctuaire à une prochaine fois. Son dernier patient était mort bien que ça ne soit pas de sa faute, elle ne pouvait se permettre de négliger sa patiente actuelle. La grossesse de la reine semblait se dérouler à merveille mais Selena ne pouvait s'empêcher de craindre un peu. Elle prierait pour eux deux aussi.

Arrivée devant la chambre royale dont elle savait que la reine s'y trouvait, elle avait demandé confirmation à un domestique sur le chemin, elle se permit d'entrer sans frapper. Elle était familière des lieux et des personnes. La reine avait la tête posée sur ses bras et semblait se reposer. Il n'y avait personne d'autre dans la pièce.

"Tiens il n'y a que la grande Roxanne."

Grande bien entendu faisait référence au roi qui lui était plutôt petit. Selena sans être insolente c'était vrai se permettait quelques remarques de-ci, de-là. Selena n'avait pas vraiment peur de ses souverains, elle craignait beaucoup plus les religieux. Et puis elle connaissait Cyril depuis longtemps, avant même de devenir médecin, après tout étant la seule et unique successeur des Mussolini, on l'avait familiarisé avec la famille royale. Et Roxanne en faisait partie à présent.

"Bonsoir ma reine."

Elle s'était avancée dans la pièce jusqu'à être à la hauteur de la jeune femme. Elle s'installa sur une chaise à proximité.

"Alors comment vous portez vous ?"

Selena souriait tranquillement comme a son habitude.

[Euh pour son comportement je me suis fié à ce que j'avais écrit, je sais pas trop si ça passera ou non]

[C'est correct! ^^ D'ailleurs, je sais que la Reine semble un peu froide... j'essaie de me baser sur la Roxanne précédente, mais je n'ai vu qu'un seul post de sa part... En tout cas, disons que les hormones n'aident en rien!]

Roxanne entendit le commentaire un peu fendant de Selena, mais ne fit aucune remarque. Elle décida plutôt de relever calmement la tête. Dans le mirroir ovale richement orné d’or qui supplantait la table devant elle, Roxanne observa la progression de la médecin dans la salle. Elle préférait cela que de se donner la peine de se retourner vers l’autre femme...

Effectivement, Roxanne était maîtresse dans l’art de camoufler ses états d’âmes. C’était probablement le fait d’avoir côtoyé Cyril trop longtemps qui lui avait donné cet capacité : nul ne savait gérer ses mensonges comme lui. Son visage demeurait souvent impassible.

Peu importe, lorsque Selena souhaita un bonsoir à la Reine, celle-ci répondit avec sa froideur habituelle (ses hormones de nouvelle mère n’affectant en rien le peu de souci qu’elle portait à son entourage). "Tu viens à une heure tardive..."

Le ton de la Reine était peu avenant sans toutefois être cinglant. Ce n’était pas, non plus, l’intention de Roxanne d’être gentille. Elle ne l’était pas, et il ne fallait pas s’y attendre. Ce fut déjà assez bouleversant pour Roxanne de découvrir qu’elle pouvait effectivement avoir des sentiments envers d’autres qu’elle même : elle n’était pas prête à donner ces sentiments à une personne de plus.

"Alors comment vous portez-vous?" demanda Selena. Son ton était gentil : elle avait dut ignorer le ton acerbe de la Reine.

Roxanne tourna son regard indigo vers la médecin. Elle avait beau la voir de plus en plus souvent depuis qu’elle était enceinte, elle n’était toujours pas prête à lui donner son entière confiance. Selena était douce, certes, mais la Reine ne voulait pas lui confier ses peurs. Car, oui, elle avait peur - elle avait fait plusieurs lectures au sujet de l'accouchement... et plus son heure approchait, plus Roxanne le craignait. Les livres traitaient d’une « douleur insoutenable » et de femmes et d'enfants morts en couches. Mais, Roxanne ne voulait pas montrer cette peur à Selena. Aussi, ce fut avec un regard très froid (pour ne pas dire glacial) que Roxanne regarda son interlocutrice.

"Comment penses-tu que je me porte?" demanda Roxanne avec un soupir. "Je dors à peine la nuit : il commence à donner des coups plus forts et plus fréquemment depuis quelques jours... Et il ne me rend pas les journées faciles non plus."

Roxanne faisait, bien sûr, référence aux nausées très fréquentes qui lui empêchaient, entre autres, de manger de certaines choses, car l’odeur l’indisposait. Et, la nuit, c’était une toute autre histoire : l’enfant ne cessait de donner des coups contre le ventre de Roxanne, la gardant éveillée pour une bonne partie de la nuit. Et tout cela c’était sans compter les hormones qui faisaient la fête...

"Je suppose que ce pourrait être pire..."

[Bah disons que j'avais peur d'être peut être trop insolente mais pour Roxanne je n'en n'attendais pas moins]

La reine comme à son habitude se montrait sous son meilleur jour, c'est à dire charmante et attentionnée... Selena qui avait parfaitement l'habitude de l'humeur glaciale de celle-ci et qui n'attendait pas d'amélioration de sa part maintenant qu'il y avait la grossesse, c'était presque un miracle selon elle qu'elle soit tombée enceinte, se comportait comme toujours dans ce genre de cas là, elle ignorait tout simplement. Et à priori, elle faisait un peu comme si elles étaient deux amies qui discutaient tranquillement devant une tasse de thé. Bref c'était ce qui donnait au médecin son air détaché. Il n'y a qu'avec Franz qu'elle s'était montrée plus prévenante, mais lui ça avait été spécial.

"J'en conclu que vous vous portez comme un charme alors."

Si on restait objectif, il était vrai que Roxanne venait de décrire des symptômes tout à fait classique d'une grossesse et il n'y avait rien d'alarmant à l'horizon mais être enceinte n'était jamais très facile à vivre et Selena se demandait comment une reine si fière pouvait s'en sortir, si elle n'était pas capable de demander de l'aide ou du soutien. Il n'était pas vraiment question d'en parler pour autant. Elle ne pouvait pas tout se permettre non plus et elle ne tenait pas à tenter cette expérience là. Pourtant elle aurait aimé pouvoir lui apporter son soutien, si seulement cette dernière en avait voulu. Tant pis, elle se contenterait de prier pour elle et son bébé à venir.

"Oh bien sur que ça pourrait être pire. Vous pourriez avoir des troubles urinaires, un pouls qui joue au yoyo, une pression artérielle en chute et tout ça évidemment ce n'est que maintenant. Je ne vous parle pas de ce qui pourrait arriver après, durant l'accouchement."

Elle avait failli énumérer là aussi quelques possibilités sur le même ton de la conversation que précédemment mais s'était arrêté. Elle avait envisagé la mort de la mère comme du nourrisson voir des deux, et elle ne souhaitait ni l'un, ni l'autre. Roxanne devait sans doute être consciente du risque elle aussi mais il était inutile de le lui rappeler. Cela ne ferait que l'inquiéter inutilement et Selena ne pensait pas être capable de pouvoir la rassurer. Alors pour terminer sa déclaration qui finissait en suspens, elle trouva un dernier argument irréfutable.

"Et puis le pire, votre enfant pourrait être une fille."

Selena souriait toujours de la même manière, ce qui la rendait presque insolente. Il était évident que ce pire là, ça serait pour le roi qui fondait beaucoup d'espoir sur son nouveau né. Même pas encore sorti du ventre de sa mère, une montagne d'attente pesait déjà sur ses épaules. Selena plaignait sincèrement ce petit être à venir et se dit qu'une fille aurait peut être plus de chance. Peut être...

Le regard de la Reine flottait distraitement sur le visage de Selena. Elle observait la jeune femme sans vraiment la voir...

"J'en conclus que vous vous portez comme un charme alors." dit-elle. Roxanne trouvait qu'il y avait une pointe d'insolence un peu trop présente dans cette remarque. Un rictus froid et cynique. Ce sourire peu agréable signifiait de façon assez flagrante "tais-toi insolente!" même si la Reine ne souffla pas un mot. Le regard de pierre dans ses yeux violets ne faisait que mettre en valeur ces mots absents.

"Oh bien sur que ça pourrait être pire. Vous pourriez avoir des troubles urinaires, un pouls qui joue au yoyo, une pression artérielle en chute et tout ça évidemment ce n'est que maintenant. Je ne vous parle pas de ce qui pourrait arriver après, durant l'accouchement."

Charmante cette fille! Vraiment! (notez le sarcasme) Roxanne s'en sentait exaspérée. Elle n'avait pas le temps de dompter une attitude pareille...

Roxanne fixa Selena droit dans les yeux de son regard de la même couleur qu'un ciel de soir, impassible. Il n'y avait pas un sourire, pas un froncement de sourcils... rien paraissait sur son visage. Même ses yeux semblaient exprimer rien d'autre qu'un grand vide froid, une absence de toute compassion et sympathie pour d'autres être qu'elle-même.

Selena avait beau être médecin, que savait-elle? La Reine ne lui avait pas encore tout dit... Peut-être n'avait-elle pas de pression artérielle en chute pour le moment, mais elle souffrait d'un stress énorme qui, à l'oeil de la médecin et de d'autres individus semblait prendre sa source hors de nulle part... Mais Roxanne savait très bien d'où venait ce stress: c'était difficile sur sa conscience de se savoir enceinte d'un autre homme que celui auquel elle avait juré éternelle fidélité... Et Cyril lui faisait confiance - non pas qu'elle en voulait de sa confiance! Mais elle avait très peur de ce qui pouvait arriver si elle perdait cette confiance... Commen réagirait son roi? Ce qui préoccupait surtout Roxanne était la naissance de l'enfant... Que faire s'il ressemblait trop à son véritable père...? Cyril allait-il se douter de quelque chose? Selena allait-elle se rendre compte de la vérité et le dire à sa majesté...? Non... il ne fallait pas penser ainsi!

"Et puis le pire, votre enfant pourrait être une fille." dit Selena avec une simplicité accablante. Ces simples mots, plutôt que de tirer la Reine de ses sombres pensées, ne fit que l'y enliser plus profondément.

Le visage impassible de Roxanne demeura de marbre... ou presque. Une ombre traversa momentanément la figure de porcelaine, mais elle disparut si vite qu'on put plutôt croire à une illusion. Si l'enfant était une fille... Si Cyril découvrait la vérité et que l'enfant était une fille... Non, non! Il fallait que ce soit un fils! C'était sa seule chance! Cyril n'oserait probablement pas s'attaquer au seul héritier du trône... n'est-ce pas?

Pour toute réponse, la Reine détourna le regard et se leva, tournant le dos à la médecin. Elle préférait cela plutôt que de penser aux conséquences de son acte... Elle ne pouvait plus reculer... Cela faisait des mois qu'elle ne pouvait plus reculer, bien qu'elle l'avait souvent voulue depuis le jour qu'elle avait découvert sa grossesse...!

Roxanne sentit le début de maux de tête dans sa tempe. Une palpitation désagréable, un peu comme un roulement de tambour, lui martelait les parroies du crâne sur les côtés et près des sinus... *Et merde! Je dois me calmer! Ce stress me cause plus de maux qu'il n'en faut!*

En effet, la peur et le stress ne faisaient plus que s'accumuler plus Roxanne approchait sa date de délivrance. Elle se trouvait presque à espéré qu'une mort soudaine frappe Cyril pour éviter de croiser son regard après la naissance de l'enfant... Il ne pouvait pas savoir... Si seulement il découvrait la vérité, alors...

Inconsciemment, Roxanne enfouit son visage blanc dans ses fines mains... un signe distinctif de désespoir... ou, du moins, un signe de confusion. Pressant ses doigts contre son visage, Roxanne soupira profondément... Avant de réaliser que Selena se trouvait toujours dans la chambre avec elle.

*Merde, Roxanne! Ça suffit!*

Elle laissa rapidement retomber ses mains à ses côtés, comme si c'était quelque chose de mal de montrer ses émotions... Elle gardait le dos tourné à Selena.

"Ce ne doit pas être une fille..." finit-elle par dire sur un ton distant et vide.

[pas mon meilleur post, pardon! ]

[Mais non il est bien ton post.]

Selena avait bien entendu noté les regards méchants de sa reine, mais ce n'était quand même pas ça qui allait l'empêcher de la taquiner. S'amuser ne faisait jamais de mal et puisque Roxanne elle ne semblait pas être capable de le faire, il fallait au moins que l'une d'elle en profite pour le faire. Mais même si on ne dirait pas comme ça, elle en tenait quand même compte de ces fameux regards. Elle appelait ça l'indice de température de Sa Grande Majesté, qui consistait à mesurer l'ambiance que celle-ci voulait établir par l'observation de son regard et de son aimabilité. Autant dire que s'il faisait aussi froid que lorsqu'il pleut à torrent, on n'avait carrément pas atteint les température hivernale qui annoncaient chute de neige, verglas et tout ce qui allait avec. Bref, notre médecin pouvait continuer en toute tranquilité son petit jeu.

Notre bourgeoise resta assise alors que sa compagne s'était levée. Elle ne la quittait pourtant pas du regard. Déjà parce qu'à force d'être venue ici, elle connaissait quand même bien la pièce et il ne devait sans doute pas y avoir grand chose d'un interêt fulgurant de nouveau. De plus on ne quitte en général pas son partenaire de jeu des yeux, sinon cela n'avait plus rien d'amusant. Pour finir, d'un point de vue médical, ce n'était pas inutile de voir comment la femme enceinte se déplacait pour voir si tout se passait bien ou non. Et visiblement tout ne se passait pas bien. Selena n'aurait su dire si cela était du à son état physique, ou bien à ce qu'elle venait de dire, voir autre chose. Quoi qu'il en soit, cela montrait qu'il était visiblement temps de cesser la plaisanterie. Soit c'était du à sa grossesse et il n'était pas question de ne rien faire, elle était bien venue pour ausculter sa patiente après tout. Soit c'était du à ses remarques et notre médecin n'était pas quelqu'un de cruel, il n'était donc pas question de blesser sa reine. Si c'était quelque chose d'autre... et bien elle verrait déjà à ce moment là.

"Fille ou non, là n'est pas le problème pour l'instant."

Se levant, elle rejoignit en quelques pas la reine et posa délicatement ses mains sur ses épaules.

"Allez, alllez, faut aller se coucher, je dois vous examiner."

On avait presque l'impression qu'elle traitait la reine comme on traite un enfant qu'on veut gentiement raisonner.

"Je suis venue pour ça après tout."

Elle avait failli dire, "ce n'est pas que votre conversation m'interesse pas", mais c'était retenue, les derniers gestes de sa souveraine lui revenant en tête l'en avait dissuadé.

Roxanne gardait le dos tourné à la médecin, même lorsque celle-ci posa doucement les mains sur ses épaules. Ainsi, Selena ne pouvait voir la Reine rouler des yeux. Certes, Roxanne savait que l’examen était nécessaire, mais – avec toutes les sombres pensées qui flouaient son esprit, elle n’avait aucune envie de se faire osculter, vraiment!

Mais elle n’avait pas le choix. Être enceinte était l’une des rares situations dans laquelle la Reine n’avait, visiblement, aucun contrôle. D’ailleurs, depuis plusieurs mois déjà, Roxanne considérait que la grossesse n’était pas chose facile et elle ne voulait pas avoir à s’y prendre seule... Elle fit donc – à contrecoeur – selon les désirs de Selena et s’allongea.

S’installant contre les oreillers de soie, la Reine regarda obstinément dans l’autre direction, n’ayant aucune envie de regarder Selena. Quelque chose dans ses yeux ressemblait un peu à l’expression d’un enfant qui boude, quoique son visage demeura de marbre. *J’ai besoin d’être seule... Que ne ferais-je pas pour un peu de solitude en ce moment!*

"Je suis venue pour ça après tout."

Quelque chose dans le ton de Selena, déjà lorsqu’elle lui avait demandée de s’allonger, dit à Roxanne que la médecin voulait en finir avec cet examen – ou, du moins, y passer rapidement. La Reine n’allait pas se laisser mener par le nez si facilement, donc, allongée sur le somptueux lit royal, elle tourna son visage de porcelaine vers Selena. Son expression était totalement impassible et la froideur de son regard violet ne trahissait aucun sourire.

"Oui, tu es là pour ça!" remarqua la Reine d’un ton cinglant et glacial. "À propos, à partir de demain, je crois qu’il serait approprié que tu habites au palais jusqu’au jour de mon enfantement!"

Il était évident que le "je crois qu’il serait approprié" de la Reine n’avait rien d’une simple supposition. C’était un souhait, une demande... Et, naturellement, tout désir de la Reine était aussi vital qu’un ordre. Selena allait devoir s’y plier...

Ne laissant pas le temps à Selena d’assimiler son ordre, Roxanne revint à l’examen. "Cet examen, c’est pour aujourd’hui?" demanda-t-elle avec une froideur à glacer l’âme. Roxanne ne pouvait décider dans quel état d’âme elle était pour l’instant : impatiente, colérique, effrayée, stressée… tout se mélangeait dans la tête de la Reine et elle se sentait de plus en plus mal en point au niveau psychique que physique…

Evidemment, le stress que vivait la Reine ne lui faisait aucun bien, et – sans toutefois vouloir se l’avouer – Roxanne espérait que Selena sache trouver un moyen pour la sauver de ses pensées menaçantes et obscures.

"Oui, oui."

Selena avait répondu distraitement à la reine, et cette réponse convenait tout aussi bien à l'ordre de cette dernière qu'à satisfaire son impatience. Si le ton était celui d'une personne qui parle sans vraiment réfléchir à ce qu'elle dit c'était bien parce que c'était le cas. L'ordre de la reine avait mis notre médecin dans tous ses états, même si effectivement cela ne se voyait pas vraiment. Comment allait-elle faire ? Selena faillit se mordre la lèvre, mais se retint à temps. Il semblerait qu'elle allait payer son insolence tout de même. Il n'y avait pas de doute qu'elle le méritait, la bourgeoise acceptait d'être puni depuis toujours lorsqu'elle commettait une faute. Elle avait même finie par se punir elle même. Mais là l'ordre donné ne l'arrangeait vraiment pas. Certes ce n'était pas fait pour et Selena admettait que c'était sans doute le mieux à faire d'un point de vu médical. Mais cela lui posait un problème. Et si quelqu'un fouillait son laboratoire ou sa bibliothèque personnelle ? Il fallait qu'elle trouve une solution. Son regard se posa sur Roxanne. Elle trouverait une solution plus tard.

La médecin se leva donc et alla chercher sa mallette qu'elle avait fait apporter avec elle. Il n'y avait pas grand chose dedans, ce n'était qu'un examen de routine après tout. Sortant son carnet, elle nota la date de l'examen puis le commença. Elle prit tout d'abord le bras le plus près d'elle, afin de mesurer le pouls, tout regardant l'aiguille de sa montre défiler sous yeux. Cette montre était un cadeau de son fiancé et de ce fait était particulièrement jolie et ouvragée. Selena n'aurait su lui dire non et comme mal gré tout elle lui était utile, elle l'avait donc gardé pour exercer son métier, même si un tel objet semblait presque déplacé pour cette tâche. Elle posa le bras sur le lit et nota le résultat. D'habitude elle avait tendance à agrémenter l'examen médicale de petite remarque telle que "C'est bien, c'est bien" ou "Hum ! Intéressant !" Elle ne le fit pas cette fois-ci. Le pouls paraissait élevé. Un peu plus que la normale, pas assez pour que ce soit si grave que ça. Selena décida de se détendre à défaut de détendre l'atmosphère.

"Voyons faut pas avoir peur de moi. Je ne vais pas vous manger."

Elle sortie de sa mallette un brassard assez volumineux qu'elle passa autour du bras jute au dessus de l'articulation du coude. Elle se mit à le faire gonfler, comprimant peu à peu le bras. Puis, elle prit le pouls de la reine alors qu'elle dégonflait petit à petit le brassard. Elle nota à nouveau le tout sur son calepin. Elle rangea son matériel et sortit un petit pot en verre qu'elle posa sur la table de chevet.

"Il faudra me remplir ça. Faîtes le moi porter quand cela sera fait."

La docteur ne précisa pas avec quoi il fallait le remplir, c'était un examen auquel Roxanne devait être habitué à présent.

[Bon j'ai pris comme période 18 ème, 19 ème siècle pour l'évolution hérétique de la médecine, donc tout devrait correspondre à peu près et être crédible]

L’ordre de Roxanne, qu’elle avait donné, certes pour avoir la médecin toujours à sa proximité, mais, aussi, pour déconcerter un peu Selena et écraser cette arrogance qu’elle avait, n’avait pas eut l’effet escompté. Selena avait donné une réponse presque nonchalante, comme si de rien n’était et la Reine décida alors de se réfugier derrière un mur de silence et de glace. Pas question que les caprices de Selena viendraient l’affecter – ça non !

Selena débuta ensuite son examen. Elle ne fit rien de bien spécial : Roxanne était bien habituée de voir la jeune femme prendre son pouls… Sauf que Selena fit une remarque qui perturba un peu Roxanne (quoiqu’il n’en paraisse rien à travers les yeux insensibles de la Reine). "Voyons faut pas avoir peur de moi. Je ne vais pas vous manger." Cette remarque était peu subtile et différait de l’habituel « c’est bien ». Cela différait même trop… Selena cachait-elle quelque chose ?

Malgré le malaise et cette incertitude, Roxanne ne broncha pas. Elle n’arqua même pas les sourcils. Elle savait que le moindre signe trop prédominant d’émotivité de sa part risquait de la trahir… le plus tard Selena découvrait les événements de l’après-midi, le mieux c’en était… Valait donc mieux ne pas l’alarmer…

Roxanne tentait autant bien que mal de dissimuler son inconfort durant cet examen qui était pourtant de routine. Quoique son regard ne fût rien de plus qu’un masque froid et imperturbable, ses yeux voilaient de la crainte. Car la Reine n’était pas ignorante de ses péchés… L’après-midi libertin qu’elle avait passé avec son beau-frère avait de fortes chances d’être mis à découvert lors de cet examen. Et Roxanne n’était pas sans savoir que tout le monde au château la croyait frigide en raison de son manque de sensualité envers son mari. Il serait donc évident pour Selena que Roxanne avait permis à un homme autre que Cyril de s’approcher d’elle… Et c’était ce dont Roxanne avait peur – si elle découvrait ce noir secret, peut-être que… ?

Roxanne secoua légèrement la tête, comme pour chasser ces idées de ses pensées : rien ne garantissait que Selena allait remarquer quoi que ce soit après tout ! Elle ne devait pas céder à la paranoïa inutile…

Puis un petit pot en verre fut posé sur la table de chevet de la Reine. Selena lui demanda de le remplir. Malgré elle, Roxanne sentit la couleur lui monter aux joues… Elle n’aimait pas du tout que la médecin soit aussi ouverte avec tout ça : la Reine tenait plutôt à son intimité. Elle fit donc une petite grimace en prenant le pot et soupira.

"Je dois vraiment…? On fait ça à chaque fois, non ? Les résultats n’auront presque pas changés…"

Mais la médecin semblait plutôt inflexible sur ce point et ce fut avec un claquement des doigts impatients que Roxanne demanda à un serviteur un grand verre d’eau – elle en aurait besoin… Avec un regard qui aurait su geler la fontaine dans le jardin royal, Roxanne se leva et, verre d’eau à la main, se retira…

Mais quelque chose clochait. Elle l’avait sentit en se levant. Elle ne pouvait pas dire exactement ce que c’était, mais elle avait l’étrange sensation que quelque chose de chaud s’écoulait le long de sa cuisse…

Ce ne fut que lorsque Roxanne défit ses jupons, avec l’intention d’emplir le contenant de verre comme promis, qu’elle découvrit de quoi il s’agissait. D’un coup, toute couleur quitta le visage de la Reine et elle était plus blême qu’une morte.

Un cri d’horreur fut entendu dans la chambre royale. Les genoux de Roxanne faiblir et elle s’écroula bientôt au sol, le visage pétrifié en horreur dans une panique la plus totale. Tremblant de la tête aux pieds, Roxanne était à la limite des sanglots…

"Du sang… ! Du sang… !" [/i] marmonna-t-elle horrifiée à la vue du liquide visqueux et rougeâtre qui tachait son entrejambe et ses cuisses…

[… je voulais absolument te répondre, mais je ne suis pas à mon meilleur --- j’ai remarqué qu’il manque de liens entre mes phrases, j’m’excuse ! mais il fallait vraiment que je réponde ! XD ]

[Il n'y a pas de soucis, ça me va parfaitement comme ça et puis j'aime bien la manière dont tu amené la fameuse maladie !]

Selena sourit presque autant en entendant les protestations de la reine qu'en voyant ses joues se teinter de rouge. C'était toujours la même rengaine au final, mais jamais le médecin n'avait cédé et il n'était pas question qu'elle le fasse maintenant.

"Oui vous devez vraiment, Majesté."

Et comme pour souligner qu'elle parlait bien en tant que docteur et non femme un peu malicieuse, Selena avait souligner sa phrase d'une obéissance fort peu visible chez elle d'habitude et d'un respect pas plus apparent en d'autres circonstances. Inutile d'utiliser un ton ferme ou autoritaire, l'autorité en ce domaine, elle l'a possédait sans cela et il était inutile de vexer sa reine en cet instant. Même si elle avait raison et qu'effectivement il n'y aurait sans doute pas de changement dans l'analyse qu'elle en ferait, elle ne négligeait jamais toute les tests de surveillance qu'elle avait à faire, même si ce n'était de loin pas l'activité qui lui plaisait le plus. Son père lui avait dit "La négligence est le premier pas vers l'erreur. Et l'erreur en médecine, ça signifie la mort !" Jamais Selena n'avait oublié ces paroles et elle savait au fond d'elle qu'elles étaient vraie. Aussi avait elle toujours suivit scrupuleusement ce conseil donné.

Se relevant pour faire place à Roxanne, elle arpenta la pièce un moment avant de se fixer devant sa fenêtre. Il y avait une jolie vue de la ville d'ici et la bourgeoise se plaisait à la contempler lors de ses visites médicales. Parfois elle se demandait comment la reine pouvait être aussi glaciale alors qu'il y avait tant de beautés étalées sous ses yeux. Pas cette fois-ci. Elle se remémorait plutôt tous les signes inhabituels qu'elle avait perçut. Sa majesté qui se laisse aller devant elle, un pouls légèrement plus rapide que d'habitude. Était ce du tout simplement à du stress causé par la grossesse ? Ce n'aurait pas été si étonnant, vu comme la reine semblait espérer un garçon. Peut être était ce donc juste la crainte d'avoir une fille qui la rendait nerveuse. Selena ne savait pas si elle devait espérer que cela soit ça ou autre chose.

Elle n'eut pas le temps d'aller plus loin dans ses réflexions qu'un cri lui glaça le sang. Ni une, ni deux, elle courut dans la salle de bain, s'arrêtant net à l'encadrement. La reine Roxanne était en partie dévêtue, effondrée à même le sol et encore plus pâle qu'à l'accoutumée, mais Selena ne voyait rien de tout ça. Ce qu'elle voyait c'était le sang éclatant qui coulait le long des cuisses et qui maintenant salissait le sol. La bourgeoise blêmit également et se jeta presque à terre pour se retrouver agenouillée, au côté de sa souveraine. Ce sang l'obnubilait et elle ne pouvait détacher son regard. Déjà des milliers de scénarios lui étaient venus en tête. Était elle en travail ? Ce serait beaucoup trop tôt. Une fausse couche ? Un bébé mort né ? Une maladie quelconque ? N'importe quoi en fait, Selena arrivait toujours au même résultat, la reine allait mourir et l'enfant surement.

"Roy tout puissant."

C'était entre un gémissement et une supplique qu'elle avait prononcé ces paroles à voix basse.. Selena se sentait impuissante et surtout incapable de faire quoi que ce soit. Ce fut le cri d'une des domestiques qui avait accourue elle aussi qui arracha la médecin à sa contemplation. C'eût aussi le don de la remettre d'aplomb. Elle devait faire quelque chose, n'importe quoi, mais surtout ne pas rester là, les bras ballant. Fixant Roxanne, elle avait l'air grave et ne souriait plus depuis longtemps.

"Je vous promets que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour sauver votre enfant et surtout je vous promets que vous ne mourrez pas."

Selena était bien décidée à se battre quitte à le faire pour deux. Elle ne voulait pas vivre ce qu'avait vécu son père, même si en l'occurrence elle n'y avait pas vraiment de sentiment personnel en jeux. En fait, elle voulait surtout ne plus perdre de patient. Franz avait été de trop et même si au fond d'elle même , elle savait que la mort était inévitable, elle la rejetait en bloc. Roxanne ne devait pas mourir, un point c'est tout. Se tournant vers la domestique qui était toujours plantée là mais fort heureusement ne hurlant plus, elle lui dit sur un ton qui ne suscitait aucune réplique.

"Va me chercher ma mallette pour l'examiner. Il me faut aussi du linge et une bassine d'eau chaude mais pas brulante. Et laisse moi quelqu'un sur place au cas où j'aurais besoin d'autre chose."

La pauvrette obéit sans protestation et disparu aussitôt. Selena se remit à contempler Roxanne.

"Ca va aller."

La jeune femme se demandait si elle ne disait pas ça autant pour elle même que pour sa reine.

[Bon je me suis arrêtée là ou mon post allait atteindre les deux pages au rythme ou j'allais]

[T’aurais pu faire deux pages... ça m’aurait pas du tout dérangée!!! Je suis désolée pour le temps que j’ai mis à te répondre – j’avais contracté un mauvais virus… c’est plate en été ]

La reine, dans la peur intense qu’elle éprouvait, sanglotait sans aucun contrôle sur elle-même. Elle n’avait jamais autant perdue la maîtrise d’elle-même… mais ses pensées étaient tellement envahies par l’effroi qu’elle ne pensait plus clair. C’était comme si une sombre tempête sombre avait éclatée dans l’âme de Roxanne et cette tempête menaçait de ravager son esprit et sa raison.

Lorsque, finalement, Selena arriva aux côtés de Roxanne – tout ce que Roxanne arrivait à penser à travers ses pensées obscures et paniquées était que la médecin avait pris beaucoup, beaucoup trop longtemps – celle-ci ne fit rien. Seul une expression anxieuse s’affichait sur son visage. Roxanne avait de la peine à voir le visage de Selena à travers les larmes qui ne voulaient plus cesser, mais elle se sentait certaine que son expression ne lui dirait rien qui vaille. Elle allait mourir… ou elle allait perdre l’enfant… ou peut-être ce serait les deux…? Roxanne se mit à sangloter de plus belle et ses mains tremblaient à un point alarmant.

Enfin, une servante, quelqu’un d’insignifiant que Roxanne n’avait jamais remarqué et dont le visage ne lui disait rien, entra en trombe (elle devait avoir entendue les cris de la reine) et hurla à son tour. Cela semblait être le signal pour Selena d’agir. Celle-ci approcha son visage de celui de Roxanne. Son air était sérieux, mais honnête. Une détermination semblait bien encrée au fond des yeux de la médecin.
"Je vous promets que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour sauver votre enfant et surtout je vous promets que vous ne mourrez pas." dit-elle.

Mais Roxanne ne fit que secouer la tête. Cet air de détermination était, pour Roxanne, comme une condamnation à mort. Alors que Selena se retournait vers la servante, lui donnant des ordres pour chercher sa mallette, Roxanne chuchotait tout bas, comme pour concrétiser le fait :

« Je vais mourir… n’est-ce pas…? »

"Ca va aller." Dit Selena dans une voix qu’elle voulait certainement rassurante. Roxanne ne croyait pas que la médecin l’avait entendue. Elle ne fit que secouer la tête pour toute réponse. Malgré les efforts de Selena, Roxanne avait la certitude que ce serait bientôt la fin pour elle. Roxanne aurait souhaité avoir contact avec qui que ce soit qui pouvait vraiment la rassurer – à une femme qui avait vécue une expérience similaire, à une femme qui avait déjà vécue la grossesse… Mais à qui pouvait-elle demander? Certainement pas à sa mère : elle ne lui avait plus reparlé depuis son mariage avec Cyril…

Dans sa détresse, Roxanne empoigna la jupe de Selena et y versa ses larmes comme un jeune enfant qui pleurait dans les jupes de sa mère. Elle voulait du réconfort, mais se doutait que personne ne saurait le lui donner. La reine donnait soudain l’impression d’être un gosse perdu qui cherchait désespérément un point de repère… Elle ne s’était jamais autant comporté comme une gamine; même pas lorsqu’elle avait véritablement été une enfant. Toute sa vie, elle s’était comportée majestueuse – comme une reine peu importe la situation. Qu’elle soit soudain si infantile était surprenant… même pour elle.

« Fais quelque chose! Fais quelque chose! » supplia-t-elle Selena.

« Je ne veux pas mourir! »

[bon, peut-être pas ce qu'il y a de plus inspirant... sorry!
]

[Pas de soucis, je comprends parfaitement ^^]

Alors que Selena se relevait pour récupérer les affaires que la domestique venait de lui apporter, elle s'arrêta dans son mouvement en se sentant retenue. Qu'elle ne fut pas surprise de voir la reine s'accrocher à ses vêtements. A vrai dire n'importe qui aurait sans doute été étonné, tant une telle attitude venant de sa part était improbable, même si elle était tout ce qu'il y avait de plus normal vu la situation actuelle. Le cœur de la bourgeoise se serra de pitié un peu, mais surtout de compassion. La vulnérabilité de sa Majesté ne pouvait la laisser insensible. Et quand bien même aurait elle réussit à le rester, la morale lui dictait de s'occuper de celle-ci. Il était étonnant comme tout en ayant réussit à se libérer de la religion et de ces tabous, elle avait conservé ancré en elle la majorité de ses préceptes. Mais on ne pouvait se défaire de tant années de fervente croyance et surtout on ne pouvait se défaire de tant de principes alors qu'ils étaient le reflet même des pensées de la personne. Il avait toujours été dans le caractère de Selena d'être quelqu'un de compatissant et ce n'était pas le rejet de l'église qui allait changer ça.

Faisant signe à la domestique de déposer le matériel à terre, elle s'accroupit pour prendre la reine dans ses bras, délicatement, hésitant un peu au début, de peur que Roxanne la repousse physiquement comme elle l'avait tant repoussé avec ses mots tranchants. Lentement elle lui caressa les cheveux en un geste apaisant.

"V...."

Selena buta sur le mot. Elle aurait aimé ne pas la vouvoyer, elle n'y arrivait pas.

"Vous n'allez pas mourir. Je vous le promets."

La médecin ne comprenait pas pourquoi elle avait fait cette promesse, elle savait que ce n'était pas forcément d'elle que viendrait cette décision. Mais c'était venu impulsivement et elle même voulait y croire à ces mots. Tout doucement, en relevant le visage de la reine, elle sortie un mouchoir pour essuyer les larmes comme une mère l'aurait fait avec son enfant.

"Vous m'entendez Roxanne. Je vous promets que vous n'allez pas mourir."

Elle s'était décidé à utiliser le prénom pour un peu plus de familiarité. Elle ne se sentait toujours pas le cran d'aller plus loin. Elle se maudissait d'ailleurs intérieurement pour cette faiblesse. Cette femme avait besoin d'elle et elle butait sur un protocole. Mais Selena savait qu'il lui avait toujours été difficile de renoncer à respecter un ordre donné, cela ne changeait pas de d'habitude, que cela soit une bonne ou une mauvaise chose.

"Je vais vous allonger par terre, vous allez m'aider et ne pas trop bouger. Il va falloir que je vous examine afin de savoir ce que vous avez. Je dois aussi m'assurez que votre enfant se porte bien. D'accord ?"

Le ton n'était pas professionnel, il était très doux, calme, un peu comme un dompteur qui essaye de calmer un bête sauvage. Elle avait à présent un visage presque serein, comme à son accoutumée. Elle n'était pas sur d'elle, mais cela n'importait plus. Ses peurs n'étaient plus à l'ordre du jour, ce qui comptait c'était sa patiente, uniquement sa patiente.

[Bon j'espère que ça ira comme post et que j'ai pas trop présumé de la reine. J'espère que ça ira, sinon fais le moi savoir ^^]

[Je suis tellement désolée d’avoir mis autant de temps à répondre!!! Ça arrivera plus, je jure ! Merci infiniment de ta patience et, pas de soucis – I’M BACK !!! XD ]

Roxanne sanglottait toujours, désespoir et un sentiment de fatalité se mêlaient dans sa tête. Elle était désorientée, ébranlée – la fragilité éphémère de la vie humaine començait à se faire sentir au fond de l’âme de la jeune reine. Elle avait peur, non, elle était terrifiée.

Surtout lorsqu’un certain personnage se pointa devant elle. Il était grand, beaucoup plus grand qu’un homme, et émacié. Une large cape noire avec capuchon enfoncé pour cacher le tout de son visage couvrait son corps diaphane. La silhouette semblait flotter et tenait une large faux... Roxanne avait envie de crier, hurler lorsqu’elle vit le visage squelettique de l’apparition, mais sa voix s’était perdue à mi-chemin dans sa gorge.
Bien que ce ne soit qu’illusion, qu’une chimère fantasmagorique qui lui était apparue ainsi, Roxanne était presque certaine que c’était réel. Dans son délire, elle ne distinguait plus le faux du vrai, le tangible de l’hallucination. De légers spasmes nerveux parcourraient le corps tremblant de la Reine, qui, dans son moment de détresse s’était elle-même induite une haute fièvre. Son corps se fit très chaud – pour ne pas dire brûlant – tant l’état mental de la Reine affectait son état physique. Sa situation était précaire – n’importe qui – même aveugle – pouvait voir ça.

Ce fut dans ce moment de délire et d’hallucination que Roxanne sentit une main dans ses cheveux – une caresse réconfortante et chaude. Cette main concrète – qui appartenait à nul autre que Selena – ramena la Reine à la réalité. Le rêve éveillé disparu (quoique la fièvre ne disparaisse pas de si tôt) et Roxanne se sentait plus que jamais très présente sur le sol de marbre de la chambre. Tout lui semblait plus vrai et plus tangible qu’avant. Même le réconfort de Selena.

Roxanne se laissait faire, elle se laissait aller à ses angoisses dans les bras de la médecin. Elle en avait grand besoin. Tant besoin, en fait, qu’elle fit taire une voix intérieure, forte et autoritaire, qui lui disait : *Franchement, Roxanne! Reprends-toi! Tu ne vas pas vraiment te laisser bercer dans les bras d’une rustique!*

En général, cette voix aurait pris le dessus dans le temps de le dire. Mais Roxanne ne voulait pas l’écouter. Elle était écoeurée de cette voix en ce moment – elle n’allait pas se laisser mourrir pour une question de fierté, nom de Roy! Dans un espoir de se calmer, Roxanne dirigea ses pensées vers la seule personne qui lui était d’un véritable réconfort ces derniers temps... Stanislas.

Le regard que le Prince avait dans les yeux lorsqu’il regardait Roxanne lui faisait toujours tout oublier. Comme elle aurait voulu qu’il soit là, à la place de Selena, pour la serrer contre lui et la réconforter. Elle voulait de sa chaleur, elle voulait de sa douceur – elle aimait la sensation qui la parcourait lorsque Stanislas abandonnait sa froideur mesquine qu’il affichait en public pour la regarder avec tendresse...

*Stanislas!* pensa-t-elle. *STANISLAS!* Elle eut peine à garder les mots en tête et à ne pas les laisser s’échapper de ses lèvres. Si Selena avait tendu l’oreille attentivement, elle aurait pu entendre « ...las » à peine audible sous les sanglots de la reine.

Selena se mit à parler. Elle disait quelque chose à propos de mourir – ou de ne pas mourrir – elle ne savait plus. La voix sévère en Roxanne tentait de reprendre le dessus. *Va-tu la laisser te parler sur ce ton familier?*
*Oui.* décida-t-elle, elle allait la laisser faire. Sans Stanislas, Selena était sa seule source de réconfort : pour l’instant, Roxanne ne pouvait dépendre sur personne d’autre.

"Je vais vous allonger par terre, vous allez m'aider et ne pas trop bouger. Il va falloir que je vous examine afin de savoir ce que vous avez. Je dois aussi m'assurez que votre enfant se porte bien. D'accord ?"

Roxanne ne dit rien. Elle ne sanglottait même plus. C’était comme si elle n’avait plus de larmes dans son corps pour pleurer. Une force étrange s’était éveillée en la Reine qui lui fit obéir avec calme la demande de Selena. Elles allaient survivre cette épreuve ensemble, ou couler à deux.

Sans faire le moindre mouvement qui n’était pas déterminé par Selena, Roxanne se laissait allonger par terre. Le sol avait une fraicheur apaisante. Roxanne respirait avec le plus de calme possible, ses yeux rivés au plafond décoré de gravures d’or élaborées – la silhouette de Selena traversant parfois son champ de vision...

Le regard de Roxanne s'aventura un peu vers sa gauche. La servante se tenait toujours là.

"Va donc avertir sa majesté le roi si tu n'a rien de mieux à faire!" dit-elle sur un ton léger mais acerbe. Enfin, elle avait pu défouler un peu son humeur autoritaire. La servante partit comme au trot, fuyant l'humeur de la Reine qui semblait bi-polaire entre la froideur et la détresse.

[Ok. Je ne sais pas trop ce que j’ai écrit là... Enfin, oui je le sais, mais le truc de l’Allégorie de la Mort, c’était random... Mais je viens d’en parler vraiment longuement dans un de mes cours (et l’Halloween s’en vient) donc j’ai cette soudaine obsession avec le « Grim Reaper »]

Selena ne se sentait pas spécialement rassurée même si Roxanne coopérait sans rechigner contrairement à d'habitude. Sans doute était ce un peu du aux yeux de la reine qui semblaient dans le vide, peut être même était ce du au fait qu'elle se soit laissé faire quand le médecin avait voulut la réconforter. Étrange comme ce qu'elle avait depuis longtemps espéré finissait par la mettre mal à l'aise. Quoi qu'il en soit elle n'avait pas le choix elle devait faire cet examen rapidement avant que cela ne soit trop tard.

Ayant sentit la fièvre monter en plus, elle craignait que l'état de sa souveraine empire encore. Elle commença donc pas utiliser le linge qu'on lui avait amené pour le baigner dans l'eau chaude et elle se mit à tamponner tout doucement le front de Roxanne. Elle prit un thermomètre qu'elle lui fit prendre. Le résultat fut mitigé. Elle avait effectivement de la fièvre mais celle-ci ne semblait pas trop élevée. Elle s'en occuperait donc plus tard. Elle profita de l'ordre donné par la reine pour demander à la servante qu'elle lui envoie une de ses consœurs. Vu à la vitesse ou la nouvelle vint, la bourgeoise en déduit que la nouvelle commençait à se propager dans tous le palais et que sans doute il devait y avoir un troupeau devant les appartements royaux. Elle n'aurait sans doute pu rien faire pour éviter ça aussi profitait elle au moins du fait que le personnel serait facilement disponible pour elle.

"Amenez autant de bougies que possible. Il me faut beaucoup de lumière. Et si vous pouviez en trouver une petite que je puisse tenir facilement dans la main, ça serait parfait."

Selena ne voulait faire de toucher vaginal si cela s'avérait vraiment nécessaire. Surtout que cela pouvait provoquer parfois plus de mal que de bien. Mais elle avait peur qu'avec tout ce sang elle soit obligé de le faire mal gré tout. En attendant que les bougies arrivent, elle pris son carnet en main et repris le pouls de la reine. Bien entendu il était plus élevé que la dernière fois. Ce n'était pas étonnant mais ce qui l'était en revanche, c'était qu'il l'était beaucoup moins que ce qu'elle avait prévu. Peut être que ça ne serait pas si grave que ça finalement. Le docteur chassa cette pensée, les faits, elle devait s'intéresser aux faits, pas supposer. Finalement l'éclairage se mit en place, cependant la plus petite bougie qu'ils avaient pu trouver était déjà un peu trop grande au gout de Selena. Tant pis elle ferait avec. Tirant sa mallette avec elle, elle écarta les jambes de la reine et se plaça entre. Elle se pencha mais c'était bien ce qu'elle craignait. La bougie était trop grande et il y avait trop de sang, elle ne voyait strictement rien, elle n'avait aucune chance d'apercevoir le col de l'utérus ainsi, elle allait donc être obligé de faire ce qu'elle avait voulue éviter. Elle commença d'abord par récupérer du sang dans un petit tube qu'elle scella, encore un échantillon à analyser. Peut être que cela lui donnerait des indices. Puis elle effectua donc le toucher vaginal. Elle ne trouva rien qui semblait clocher et cela ne lui plaisait pas. Tout semblait être en place, rien ne semblait abimer, elle n'avait pas aggravé la situation et il n'y avait pas eu plus de sang. Alors d'où venait le problème ?

Cette situation semblait irrité notre médecin. Pourquoi tout allait de travers avec ses patients ? N'était donc pas capable d'en sauver un seul ? Non elle ne devait pas s'apitoyer sur elle même. Elle finit donc l'examen en récupérant quelques échantillons de sang de l'enfant et de placenta. Elle n'avait plus qu'à espérer que tout ce qu'elle venait de récolter l'aiderait dans une certaine mesure à son diagnostique. Se lavant soigneusement les mains à l'évier, elle s'accroupit aux côté de sa reine.

"Roxanne... Votre enfant va bien et votre état est stable. Je vais faire des analyses complémentaires pour confirmer tout ça, mais vous devriez vous en sortir."

Selena se sentait beaucoup moins catégorique dans son diagnostique qu'elle semblait le faire croire au ton qu'elle venait de prendre. Mais elle devait rassurer sa patiente à tout prix.

"Cependant par précaution je vais vous demander de rester au lit jusqu'à nouvel ordre. Je ne veux pas que cela vous arrive à nouveau tant que je n'aurais pas déterminer ce qui a déclenché ce saignement. Asseyez vous le moins possible et reposez vous, ça vous fera du bien."

[Bon j'ai encore du m'arrêter avant d'écrire des pâtés. Et puis il faut laisser Roxanne réagir. En tout cas j'espère que tout ce blabla médical n'est pas trop ennuyeux.]