Le sommeil est une bonne chose

[Bon, je suppose que comme j'ai été mise dans un groupe et que Dame l'admin a dit que ma fiche était bien, je peux commencer à jouer XD]

La jeune fille n'en croyait pas ses yeux. Elle ne comprenait pas trop où elle était. Sur un bateau, peut-être, il lui semblait entendre des vagues de ça et là, autour d'elle, mais elle ne voyait rien. Son attention était fixée sur un point, un peu devant elle. Un léger rayon de lumière éclairait le néant, mais à cet endroit seulement, le reste demeurait dans l'obscurité. Elle n'osait pas tendre la main, sentant que cela ne lui apporterait sans doute rien de bon, et que c'était sûrement dangereux. Pourtant, le bout de ses doigts effleura l'espace lumineux. Elle hésita, et regarda autour d'elle. Elle ne voyait rien, que des nuages jusqu'à perte de vue. Son attention se reporta sur le faisceau étincelant. Sa main était presque à l'intérieur quand un bruit retentit et son univers s'écrasa autour d'elle.

Alyris émergea lentement de son profond sommeil. Elle en avait été tirée par un bruit de porcelaine cassée. D'ailleurs il y avait des morceaux de porcelaine par terre. Des morceaux avec un visage. La lumière se fit dans son esprit, la main avait atteint le rayon. Elle chassa sèchement le corbeau qui s'était introduit dans le dortoir pendant qu'elle dormait et qui avait fait tomber ses affaires. Elle se pencha sur le sol et entreprit de ramasser un à un les fragments de la statuette miniature du Roy, qu'elle gardait pour faire sa prière avant d'aller se coucher. Elle espérait que tout ce bruit n'avait pas dérangé les autres soeurs. Elle se retourna pour vérifier si elles étaient toutes endormies, quand elle se rendit compte qu'elle était seule dans la pièce.

Elle se demanda ce qui avait bien pu leur arriver et son regard se posa accidentellement sur l'horloge. Dix heures... Dix heures... ... DIX HEURES ?! Elle se précipita à la fenêtre pour vérifier si cette horreur était vraie. En effet, le soleil était déjà haut dans le ciel et avait empli la pièce d'une agréable tiédeur. Alyris soupira. Elle devait si bien dormir que ses compagnes n'avaient pas voulu la réveiller. Elles étaient si bonnes ! La jeune fille leur en était extrêmement reconnaissante, mais elle se dit qu'elle devrait leur demander de la réveiller, la prochaine fois. Son coeur s'emplit de regret quant au corbeau, qu'elle avait injustement chassé de sa chambre alors que c'était grâce à lui qu'elle s'était réveillée. Ses mains se joignirent et sa tête se baissa.

"Mon Roy, aidez cet oiseau à me pardonner de cette mauvaise action. J'aurais dû me souvenir que les biens matériels sont peu de chose et que vous ne l'auriez pas envoyé me prévenir sans bonne raison. Pardonnez-moi."

Elle referma la fenêtre, et put enlever sa chemise de nuit afin de se laver et de s'habiller à sa guise. Elle ajusta rapidement sa robe et défit sa tresse, qu'une des autres soeurs lui avait faite avant de dormir, la veille. Ses cheveux ondulaient légèrement désormais. Elle chassa négligemment une bouclette de son visage et s'attela à sa prière du matin. Elle sourit en pensant à ce qu'elle avait déjà appris aujourd'hui. Le Roy lui avait rappelé qu'on devait privilégier la bonté plutôt que les choses concrètes. Elle déposa délicatement les restes de la statuette dans la poubelle, elle n'était plus utile désormais. Mais l'avait-elle déjà été ? Elle n'en avait pas besoin pour prier. Elle décida donc de ne pas en demander une nouvelle.

Alyris refit calmement son lit, ainsi que celui d'une de ses compagnes, qui était visiblement partie à la hâte elle aussi. Elle se dirigea vers la fenêtre afin d'aérer la pièce et de laisser entrer la chaleur et la lumière, et contempla brièvement le paysage avant de se retourner. Il était vraiment tard, et elle ferait mieux de se hâter de prendre son premier repas de la journée, il n'était pas bon de rester trop longtemps sans manger.

Elle sortit immédiatement du dortoir, et referma la porte derrière elle. Aussitôt, elle partit en courant, plus de temps serait économisé, mieux ce serait. Elle ne voulait pas que les autres soient fâchés à cause d'elle. Plongée dans ses pensées, elle ne remarqua pas la personne qui marchait dans le sens opposé et entra violemment en collision avec. Elle se releva et se confondit en excuses, tout en tendant la main à la personne qui était tombée pour l'aider à se lever.

[J'ai remarqué que mes posts étaient plutôt compacts et courts par rapport aux vôtres, vous m'en voyez navrée ;__;
Edit Ismeraude: Bah je suis sans doute celle qui fait les posts les plus courts, alors... T'en fait pas TT_TT]

[Je me permets de répondre... ^^]

Medea se prommenait le long du couloir interminable qui menait aux dortoirs. Elle avançait d'un pas nonchalent avec une expression "je-me-fous-du-monde-entier-et-qu'ils-ne-viennent-pas-me-dire-que-mon-attitude-les-emmerde" sur le visage. C'était en partie le fait que la mère supérieure l'avait envoyé chercher Alyris, qui était restée endormie, aux dortoirs après la procession. Medea détestait réveiller les paresseuses! C'était bien pour cela qu'elle avait fait rentrer un corbeau dans la chambre des soeurs, dans l'esoir qu'Alyris se réveille d'elle-même. Mais cela lui semblait avoir été en vain: elle avait mis tant d'efforts à faire entrer ce stupide corbeau!

Par contre, ce qui tenaillait Medea le plus, c'était la fatigue qui était responsable pour son expression tordue: le soir de la veille, Medea avait repris le nom de Maeve.

En effet, elle était allée se prommener dans la ville sainte, tard le soir, car elle savait pertinemment que les vermines impures qui contaminent la Sainte Cité d'Urua ne sortent que la nuit, dans l'espoir de pouvoir "nettoyer" une autre parcelle minime de ce qui est vilain et hérétique. Elle avait trouvé un homme - sans nom et sans intérêt - qui tentait de convaincre deux prostituées de l'accompagner chez lui. Maeve les suivis, toujours tapie dans l'ombre, jusqu'à ce qu'elle découvrit le lieux d'habitation de l'homme: un petit bateau mal-famé dans la flotte d'habitation. C'était donc un homme qui vivait de façon illégal: seul eux pouvaient avoir ce genre d'habitation...
Le matin suivant, il y eut trois morts. Ils avaient mis du temps à mourir: toute la nuit ils avaient agonisés et avaient tentés de se racrrocher à la vie... Mais les "traitements" de Maeve pour nettoyer la cité étaient plus forts que toute volonté de vivre...

Medea était revenue à la paroisse peu après le lever du soleil. La majorité des soeurs l'avaient prise pour une lêve-tôt, car elle s'était déjà lavée lorsqu'elles se réveillèrent. Par contre, Medea n'avait tout simplement pas dormi: elle avait mis une bonne demi-heure à nettoyer tout le sang qu'elle avait sur elle...

Perdues dans ses pensées, Medea - fatiguée, drainée, épuisée après une nuit mouvementée et la longue procession de prières du matin - sourit à elle même, se remémorant avec délice le regard effrayé et souffrant de ses victimes de la nuit passée.

"AIE!" le sourire de Medea fut vite effacé. Quelqu'un était entrée en collision avec elle. La personne qui avait courut à toutes vitesses lui était rentrée dedans à plein fouet et Medea s'en était retrouvée catapulté un peu vers l'arrière. Assise sur son arrière-train après la collision, Medea se frottait la tête - qu'elle s'était cogné contre le mur - douloureusement.

"Aie... aie... aieuh!" chuchota-t-elle, suivit d'un soupir exaspéré et agressif.
"MAIS REGARDE UN PEU OU TU VAS!!!" s'écria-t-elle, pleine de colère, ignorant le regard de regret et - était-ce de la peur? - que lui adressait Alyris.

[c'est presque pas trop long, hein? ]