Ibiscus écarlates et orchidées blanches

[Ignorez le titre affreux de ce topic, je vous en supplie... Et soyez indulgents avec l'intro moyenne du prince, j'étais à court d'idées révolutionnaires aujourd'hui... ]
{PV Roxane}

Pendant que sa majesté Alexandre IV, souverain d'Urua, se disputait avec la matrone de la ville sainte, Mère Ismeraude de la Bourgogne dans la salle du conseil royal, une toute autre ambiance régnait dans le jardin royal.
Stanislas d'Urua, le frère cadet du roi, comme à son habitude, avait décidé de se prélasser sous son arbre préféré, entre deux buissons fleuris. Il adorait cette section du jardin; en plus d'être embaumé de toutes parts par les fleurs écarlates, il était assez retiré du sentier principal pour pouvoir discuter avec qui que ce soit en toute tranquilité.

Assis en tailleur, le dos appuyé sur le tronc, les lèvres minces du prince affichaient un sourire oisif. Les deux traits qui lui servaient de yeux fixaient une des fleurs du buisson à sa droite, une fleur d'ibiscus, la plus belle de la plante...

*Elle est drôlement jolie, celle-là...*

avant de tendre ses doigts longs et minces et de lui enlever ses pétales, une par une. Son mince sourire s'élargit; il roula dans ses mains les restes de la fleur martyrisée jusqu'à ce qu'il obtienne une pâte rouge et délicate, avant de s'essuyer les mains sur le gazon. Son sourire reprit sa place initiale dès qu'il se fut débarrassé de sa distraction du moment: oisif, moqueur, neutre... faux. Sa perte de distractions le ramena à une pensée qui l'avait obsédé depuis la fin de la matinée:

*Est-ce qu'elle va revenir, aujourd'hui?*

Pour toute réponse, son regard tomba sur l'autre buisson à portée de sa main: des orchidées. Une fleur, d'un blanc et d'une délicatesse éclatants, sembla l'appeler, l'implorer pour obtenir son attention. Ses pétales, d'une blancheur rivalisant avec les cheveux du prince, étaient particulièrement jolies. Stanislas regarda longuement, avant de tendre le bras vers la splendide orchidée...

Lorsque des bruits de pas légers stoppèrent son mouvement. Le prince se retourna, ouvrit un oeil qui semblait faire un avec la verdure du jardin, et sourit franchement, pour une fois.

"Ah! C'est toi, Roxane?"

L'orchidée allait vivre un jour de plus.

Dans les couloirs du palais, on pouvait entendre la douce musique du vent qui courait entre les fenêtres et les murs, rafraîchissant l'air lourd que la température soudainement chaude du printemps apportait. Cette journée était particulièrement pesante, la pluie humidifiant tout et causant un tapage assourdissant sur le toit de la résidence royale. Curieusement, un oiseau persistait à chanter. C'est ce bruit incongru qui réveilla Roxane. Ensommeillée, elle jeta un coup d'œil à la fenêtre et referma aussitôt les yeux.

*Merveilleux temps pour aller se promener...* pensa-t-elle.

Par habitude, elle roula sur le côté et posa son bras sur la partie droite du lit. Elle ouvrit un œil, constatant que son bras n'avait bel et bien pas heurté son mari, mais plutôt un bout de papier. Le roi devait être en réunion quelque part avec Mère Ismeraude, toujours à vouloir la faire sombrer pour acquérir le plein pouvoir. La reine poussa un soupir d'aise à l'idée qu'elle n'aurait pas à supporter son cher mari pour quelques heures de plus. Dans un geste d'une jovialité toute nouvelle, Roxane prit le papier et le déplia délicatement.

« Le roi est en réunion. Votre déjeuner vous attend dans la salle à manger.
Votre dévoué serviteur,
Victor »

Comme ses laquais avaient le don de l’exaspérer. Elle n’était pas stupide, elle avait compris par elle-même que son mari était absent. Et de surcroit, elle n’avait pas faim.

Allongée dans son lit, la reine pensa à l'enfant qui grandissait en elle. Tant d'espoir dans un seul être. Alexandre voyait en ce bambin la concrétisation de sa vie, une lignée à jamais pure et régnant indéfiniment sur Urua. Quelle utopie... Jamais le clergé ne disparaîtrait, pour la simple et bonne raison que le peuple avait besoin de ses illusions et de ses croyances. Sans clergé, c'est l'avènement d'une société qui n'a plus d'autre choix que de croire en son roi. Enlever au peuple ses illusions, c'est le tuer. Et pour diriger, il faut des imbéciles serviles. Voilà précisément pourquoi le clergé existait. Il aveuglait le peuple.

*Chaque chose a son utilité.* observa la reine.

À présent complètement éveillée, Roxane s'étira longuement. Son regard se posa sur la petite colline que son ventre rebondi formait dans les couvertures. C'était une chose étrange de penser qu'un jour, son fils allait devenir un jeune homme qui pourrait prétendre au trône. Dans moins de trois mois, il naîtrait et serait probablement son pire cauchemar. Mais elle l'aimerait. Elle se ferait un devoir de lui offrir une éducation digne de celle qu'elle avait reçue et de lui prodiguer tout l'amour qu'elle n'avait pas pu donner à son époux. La reine avait changé. Plus insupportable encore, il n'en demeurait pas moins qu'elle éprouvait des sentiments nouveaux. Elle se liait à son enfant de façon étrange, vouant à cet être une passion maternelle qu'elle ne se connaissait pas. Et plus elle aimait son fils, plus elle détestait son mari.

*Bon… Suffit la paresse. Il est grand temps de faire un peu d’exercice.*

Tant bien que mal, Roxane se leva et alla à la fenêtre. La pluie n’avait pas cessé, mais c’était maintenant une petite bruine qui recouvrait Urua. La reine prit une cape à capuchon et se dirigea lentement vers le couloir qui menait au jardin. Avec la pluie qui tombait, les fleurs embaumeraient l’air. Roxane n’appréciait pas particulièrement la nature, mais elle avait toujours eu un faible pour le doux parfum des fleurs du jardin royal. Et elle savait pertinemment que Stanislas serait là, sous son arbre.

Comme de fait, après avoir semé ses domestique et atteint le jardin, elle entendit une voix l’interpeler.

"Ah! C'est toi, Roxane?"

La reine apparut de derrière un gros buisson fleuri. Elle rendit son sourire à Stanislas, puis elle vint s’asseoir à ses côtés.

« Vous avez du rouge sur les mains. » dit-elle après un moment de silence.

Tendrement, elle prit ses mains entre les siennes et enleva délicatement le rouge qui tachait encore les doigts du prince. Puis, le silence revint de nouveau. La reine aimait passer du temps avec Stanislas, même si c’était pour ne rien dire et seulement rester assis à regarder le temps passer.

« Vous m’attendiez ou alors vous espériez venir ici et trouver un peu de solitude? »


[Bah comme toujours, c’est long pour rien dire… … Désolée, j’espère que j’t’aurai pas enlevé toute inspiration. ]

[C'est bon. Ne t'en fais pas pour l'inspiration ,et puis je les aime bien tes posts... Pour les posts longs pour ne rien dire, je ne vaux pas mieux... ]

Ah... Stanislas avait deviné juste: C'était bel et bien Roxane qui émergea d'entre les fleurs. Il aurait été un peu embêté si ce serait été un seviteur, ou pire, son frère qui ait répondu à l'appel.

*Elle devrait sourire plus souvent, ça lui va bien...*

Le prince tendit une main à sa belle-soeur pour l'aider à s'asseoir. Chaque fois qu'il la voyait, il était toujours fasciné par cette petite montagne sur son ventre qui grandissait et grandissait, avec une fascination, voire une affection presque paternelle. Et dire que cette bosse serait un jour un petit prince qui irait courir un peu partout dans ce même jardin peut-être même juste sous cet...

"Vous avez du rouge sur les mains."

Les mots de la reine rompirent le silence et mirent court à ses réflexions sur la petite créature qu'elle portait en elle. Stanislas jeta un coup d'oeil à ses mains; elles étaient tachées du même rouge que la fleur d'ibiscus qu'il avait dépécé plus tôt.

"Ah. Tu as raison..."

Le prince allait s'essuyer les mains sur son pantalon (un geste qui ne fait pas très 'prince', mais Stanislas est quelqu'un de particulier, alors...) lorsque des mains de porcelaine prirent les siennes pour les nettoyer. Stanislas regarda Roxane faire avec un petit sourire qui... ah, c'est quoi le mot?... n'était pas un des sourires qu'il adressait au peuple, à Ismeraude ou à Alexandre. Tendre, peut-être...?

Stanislas aimait bien les moments de silence avec Roxane. Oui, il préfèrait lui parler plutôt que de passer des longs moments sans rien dire, au point d'être souvent celui qui ouvrait la bouche en premier. Mais il aimait pour autant les silences de la reine. Ils n'étaient pas aussi oppressants que la plupart des silences des autres gens; Ils pouvaient durer longtemps sans qu'ils ne soient dérangeants.

Cependant, cette fois-ci, ce fut elle qui ouvrit la bouche en premier.

« Vous m’attendiez ou alors vous espériez venir ici et trouver un peu de solitude? »

Là, ce fut Stanislas qui prit les mains de la reine; il jouait délicatement avec ses doigts fins qu'on aurait presque dit de porcelaine, avant d'y enmêler les siens. Il lui adressa (encore) un sourire. [Cet homme sourit constamment! XD]

"Je serais en train de te mentir si je te disais que je ne t'attendais pas."

Il posa une main sur le ventre bombé de Roxane.

"Il va comment, ce petit ?"

[Désolé, je ne suis pas en train d'écrire quelquechose de très inspirant... =__= ]

"Je serais en train de mentir si je disais que je ne t’attendais pas."

Ces mots firent monter la chaleur dans les joues blanches de Roxanne. Elles rougirent légèrement, teintant le joli visage de porcelaine d’un rose plus tendre que celui des fleurs.

Roxanne sentait son coeur battre à tout rompre. Son ventre, lourd du poids de l’enfant qu’elle portait, avait soudain la sensation légère de papillons battant de leurs minuscules ailes fragiles. Un sentiment agréable semblait répendre une chaleur en elle – dernièrement, les mots du Prince Stanislas lui faisaient souvent cet effet.

Malgré elle, la Reine fit fi de sa confiance en elle et détourna son regard du Prince. C’était pour des mots pareils qu’elle était tombée pour lui. Cyril, son époux, ne lui parlait jamais de la sorte. Elle n’était qu’un trophé pour ce nabot de roi; une compensation pour sa petitesse, surtout depuis qu’elle était enceinte de l’héritier au trône. Plus Roxanne se sentait attirée par le jeune cadet de Cyril, plus une deception profonde – pour ne pas dire une colère - au sujet de son mari l’envahissait.

D’ailleurs, Roxanne s’était promis de mettre un terme à cette relation avec son beau frère – mais elle avait été incapable de le faire. Au début, elle ne s’était intéressée au Prince que pour satisfaire ses besoins : si elle le séduisait, il serait à ses pieds; sans compter qu’elle bénéficierait de plaisirs qu’elle ne connaitrait jamais en partageant seulement la couche de son mari. Et peut-être même qu’elle réussirait à rendre Cyril jaloux... Pourtant, la situation avait évoluée hors du contrôle de la Reine. D’abord l’enfant, qui changeant Roxanne en plus d’un aspect sans qu’elle le veuille ou s’y attende; ensuite, pour de simples phrases comme celle que le Prince venait de prononcer, Roxanne avait perdu tout de son habituelle maitrise de soi et était tombée amoureuse de lui.

C’était pour cela qu’elle détournait le regard : un essai pour ignorer ses sentiments à l’égard de Stanislas... En vain.

Le Prince enlâça ses doigts dans les siens, lui faisant oublier ses soucis et le monde entier autour d’elle. "Alors, comment il va, ce petit?" demanda Stanislas.

Roxanne leva les yeux pour regarder dans les siens... Il y avait de la... de la tendresse unique – on pourrait dire "paternelle" – au fond de ses yeux pairs.

*Même moi je ne peux nier que c’est bien lui, le père...!* pensa Roxanne. *Cyril, je suis navrée, mais tu ne lui arrive pas à la cheville!*

Cette pensée dessina un petit sourire narquois sur les lèvres de la Reine – c’était presque littéralement vrai. La Reine ne se rendit pas du tout compte de ce sourire : elle n’était pas consciente qu’elle perdait toute maîtrise d’elle même en présence de son beau frère depuis un certains temps.

Roxanne sentit quelque chose de tiède sur son ventre. Elle baissa les yeux pour voir que Stanislas avait posé la main sur son ventre rebondi. Elle posa sa propre main par dessus celle du Prince.

"Il va bien," dit Roxanne en pensant au nuits difficiles que lui donnait l’enfant. "Il commence à donner des coups. Je crois qu’il sera un petit prince grand et fort..."

La Reine marqua une pause et releva la tête pour plonger son regard dans celui du Prince. Il y avait quelque chose lourd de sens dans les yeux de la jeune femme. Elle ajouta :

"... comme son père!"


[Désolée! C’est plus long que j’avais pensée!! Pas grave! Pour l'inspiration, je ne fais pas mieux! Notez que Roxanne assume que son enfant est un garçcon pour deux raisons : 1 – elle espère avoir un fils. 2 – tout le monde qui entoure le souverain semble espérer un héritier masculin aussi... Et, Lexichou, désolée pour les commentaires insultants... No offence meant! ^^; ]

[Je suis vraiment, vraiment désolé pour mon manque de participation ici! TT___TT
Et je remercie Sora et Edgar, qui m’ont aidé à me rafraîchir les idées et qui ont répondu à mes questions!]


"Il va bien. Il commence à donner des coups. Je crois qu’il sera un petit prince grand et fort..."

Là, Roxanne adressa au prince un regard qu’il lui aurait été impossible de ne pas comprendre; ses yeux donnèrent du poids à la fin de sa phrase :

"... comme son père!"

Stanislas sourit, et répondit d’un ton qu’il voulait blagueur :

« Espérons seulement qu’il aura les yeux de sa mère! »

Faux rire. La blague légèrement déplacée du prince exprimait en fait une des plus grandes craintes de ce dernier. Qu’arriverait-il si l’enfant lui ressemblait trop? Même si Roxanne a en effet couché avec le roi pour masquer leur adultère, celui-ci n’était tout de même pas un idiot...

C’était Roxanne qui avait commencé à séduire Stanislas, à son plus grand amusement; tout avait commencé avec un compliment et un regard après une joute d’escrime avec son frère, où le roi et le prince n’étaient pas allés de main morte. Il s’était contenté de sourire lorsqu’elle avait discrètement complimenté son adresse, tout en ‘oubliant’ de faire de même avec son mari. Une autre fois, c’était en se croisant au palais qu’elle se contenta de lui effleurer la main au passage, ne disant rien, à peine croisant son regard. Ces brefs contacts s’étaient rapidement multipliés; d’abord Stanislas en était amusé, puis irrité par l’inaccessibilité de la reine, et enfin décida de faire quelquechose pour remédier à cette situation.

L’occasion se présenta au bal d’hiver, initialement organisé par Franz, puis achevé par un Chamberlain par intérim après la mort du vieil autrichien lors de l’attaque pirate. Le pauvre homme avait été pris en otage, et ce ne fut pas un malfrat mais plutôt ses propres nerfs qui lui donnèrent le coup de grâce; ses poumons ne purent tenir le coup. Stanislas était sorti contempler les dégâts sur la ville ce jour-là; et, pendant les semaines qui suivirent les funérailles de Franz il avait eu la désagréable impression qu’il aurait pu faire quelque chose pour le vieillard... enfin. Revenons au bal.

Roxanne semblait s’ennuyer aux côtés de Cyril; ils étaient assis à leurs places habituelles à la tête du banquet, mornes et silencieux. Le roi était sûrement en train de penser que le bal actuel n’arrivait pas à la cheville de ceux qu’organisait son meilleur ami décédé. Si le commérage des serviteurs ne disait pas faux, il était peut-être même blessé par les circonstances de la mort du Chamberlain, et le prince arrivait quelquefois à le prendre par conséquent en pitié. La reine, quant à elle... Stanislas n’arrivait pas à savoir ce qui pouvait bien lui passer par la tête, hormis le fait qu’elle semblait faire la gueule à son mari, comme à son habitude. Il était arrivé devant le ‘beau couple’ et avait tendu la main à Roxanne, déclarant qu’il serait bien cruel de laisser une femme à elle-même avec son ennui et l’invitant à danser une seule valse, si son mari le voulait bien. Les protestations de ce dernier furent noyées par un regard de son épouse, qui prit la main de son beau-frère avec l’émotivité d’un caillou.

Ladite émotivité ne dura pas longtemps; Stanislas réussit à lui surprendre une teinte rosée lorsqu’une main aux doigts fins se posa sur sa hanche. Sans attirer l’attention, il lui glissa un double des clés de sa chambre dans les mains, et un murmure à l’oreille. Roxanne aurait pu sentir son sourire dans sa voix, même si elle n’avait pu voir le sourire de son prétendant : « C’est quand tu veux. »

Roxanne s’est présentée à la chambre de Stanislas bien plus vite de ce que Stanislas aurait pu jamais espérer, au point qu’il n’avait pu masquer sa surprise lorsqu’il la vit entrer dans sa chambre, un soir, alors qu’il était en train de finir de nourrir ses poissons, vêtue d’une tenue simple mais légèrement provocatrice...

Par la suite, ils se ‘rencontrèrent’ une seconde fois, un soir après qu’elle eut glissé un somnifère dans le vin de son mari et qu’il dormait à poings fermés; Roxanne ne revint à sa chambre qu’au petit matin, et quiconque qui l’aurait vu se serait surpris de la voir aussi rayonnante. Mais, quelques semaines plus tard, ce n’était pas pour passer quelques heures sous les draps que Roxanne arriva presque en courant à la chambre de Stanislas, mais pour lui donner une nouvelle qui teintait ses yeux avec une certaine détresse :

« Stan... je... je suis enceinte. »

Sur le coup, Stanislas se mit à rire, incapable de s’arrêter, d’un rire étrangement aigu, rien à voir avec ses ricanements cyniques habituels.

« Tu... c’est... »

Le regard de Roxanne était un miroir de ses yeux écarquillés et angoissés. La main de Stanislas arriva à son front. Il n’y avait eu qu’une seule fois où il avait autant transpiré, et c’était il y a plus de quatre ans...

« ...ce n’est pas une mauvaise blague...? »






Le faux rire de Stanislas s’était éteint il y a longtemps, et il était resté silencieux pendant un moment, ses yeux perdus dans le vague...

Clignement des yeux. Léger malaise lorsqu’il s’aperçut ce qu’il avait fixé pendant près de deux minutes.

« Ah... je.... désolé, je me perds dans mes pensées ces temps-ci... tu n’as rien dit? »

Le léger embarras s’estompa alors qu’il releva son regard vers les yeux de Roxanne... et, sur un coup de tête, approcha son visage vers celui de la reine. Près, très près même. Pour une raison qu’il ignorait, Stanislas ne s’était pas éloigné de Roxanne depuis qu’elle lui avait donné la nouvelle de sa grossesse, au contraire; il l’estimait pour beaucoup plus que ses prouesses nocturnes.

« Honnêtement, j’admets que je ne veux pas que Cyril nous trouve... mais d’un autre côté... je n’en ferais que dalle tant que je puisse t’avoir. »

Il coupa enfin la distance entre les deux visages, et la main sur le ventre de Roxanne se mit à descendre, avant de relever son jupon...


[Vous savez ce qui se passe, je n’irai pas trop dans les détails... X3]

La Reine resta silencieuse alors qu’elle observait le Prince Stanislas. Ce dernier s’était tut après une blague faite au sujet de l’apparence de l’enfant à naître. Roxanne ne savait pas si Stanislas gardait le silence parce que – comme elle – il avait peur que leur "accident" ne lui ressemble trop, ou s’il se taisait simplement pour être seul avec ses pensées.

Pour être franche, ça lui importait peu. Roxanne laissa le silence entre elle et son beau-frère s’étendre et prendre de l’espace, créant presque un mur autour des amants, un monde rien qu’à eux, tout à fait séparé de celui où l’on entendait les oiseaux chanter et le vent souffler à travers les luxuriants feuillages du somptueux jardin.

Le silence semblait profond, impénétrable et pourtant Roxanne adorait ce calme. Le Prince avait sombré dans ses pensées permettant ainsi à sa belle-sœur de le regarder comme bon lui plaisait. Le visage de Stanislas était toujours fascinant à observer : un beau visage (certes, puisque Roxanne en était tombée amoureuse) mais avec quelque chose de ténébreux, comme si, derrière les reliefs de cette figure, il y avait quelque noir secret…

Roxanne laissa son regard indigo se promener sur les traits de Stanislas, n’osant pas bouger ou faire le moindre bruit au risque de déranger sa contemplation. Aux yeux de Roxanne, demeurer ainsi en silence était tout à fait agréable ; pas du tout comme les longs silences tendus qu’elle entretenait obstinément avec Cyril. Cyril tentait souvent, tant bien que mal, de l’approcher, mais elle le faisait taire d’un regard glacial ou l’éloignait grâce à son stoïcisme de statue. Parfois, Roxanne avait l’impression qu’elle rendait son mari furieux par ses refus et les tensions qu’elle causait entre eux deux et elle n’osait pas s’imaginer ce qui arriverait si, un jour, le roi venait à perdre patience…

Non, elle préférait de loin les moments sans mots avec le Prince – un havre de paix et de douceur – qui leur permettait à tous deux de laisser libre cours à leurs pensées.

Incidemment, la Reine avait remarqué que, depuis un certain moment déjà, les yeux du Prince s’étaient posés sur elle. Ils n’affichaient pas d’expression particulière, Stanislas étant toujours perdu dans son esprit. Par contre, Roxanne sentit le rose lui teinter les joues puisque le regard du Prince demeura immuablement sur sa gorge – son généreux décolleté étant particulièrement abondant depuis le début de sa grossesse.

Le Prince se tira alors de ses pensées et vit pour de bon ce qu’il avait fixé durant tout ce temps… « Ah... je.... désolé, je me perds dans mes pensées ces temps-ci... tu n’as rien dit? » dit-il avec embarras évident.

La Reine sourit malgré elle, elle n’avait pas pu s’en empêcher. *Oh, Stan !* pensa-t-elle avec affection – émotion qu’elle n’était jamais portée à sentir pour son mari. Elle secoua doucement la tête pour signifier que non, elle n’avait rien dit.

Puis, la main que Stanislas avait posée sur son ventre commença à descendre. Elle sentit bientôt cette même main glisser sur sa cuisse sous ses jupons de soie. Le visage du Prince se rapprochait aussi de celui de Roxanne. Elle pouvait sentir sa respiration sur ses lèvres et se sentait attirée aux siennes, incapable de résister à cette attraction presque magique…

« Honnêtement, j’admets que je ne veux pas que Cyril nous trouve... mais d’un autre côté... je n’en ferais que dalle tant que je puisse t’avoir. »

Sur ce, Stanislas pressa ses lèvres contre les siennes, lui accordant le baiser qu’elle convoitait depuis qu’il avait approché son visage. Un puissant désir s’enflamma en Roxanne…

Pourtant, la Reine montra une certaine résistance aux avances du Prince. Elle ne se permit pas – du moins, pas immédiatement – de rendre son baiser à Stanislas. Elle était demeuré de marbre, quoique son corps entier lui semblait en flammes. En vérité, elle s’abstint plus par protocole que par opposition et Roxanne succomba bientôt aux caresses de Stanislas. Elle s’abandonna toute entière à son beau-frère, comme elle l’avait fait des mois plus tôt…

Après être parvenue à son zénith, Roxanne ne put s’empêcher de laisser s’échapper un léger gémissement de sa part. Elle devait laisser libre cours à son extase de peur de sentir ses sens exploser de plaisir…
"Aah !"




Le cri avait été léger, comme le souffle d’une brise à peine audible un soir d’été. Pourtant, l’assistant jardinier l’avait bel et bien entendu. S’il ne se trompait pas, cette voix de femme (certainement en détresse, selon le son du soupir qu’elle avait produit) était nulle autre que celle de la Reine ! Pourvu que ce n’était pas un problème avec l’héritier qu’elle portait !

Paniqué, le petit assistant jardinier se précipita à toutes jambes vers le buisson d’hibiscus derrière lequel il avait entendu la Reine. Il devait arriver à temps pour secourir sa majesté, il le fallait ! Il sauverait son altesse, peu importe le prix !

Il déplaça avec véhémence une branche de feuillage bien fournie qui lui obscurcissait la vue… seulement pour rester bouche bée devant l’étrange et obscène spectacle qui s’offrait à lui. La scène aurait pu être sortie tout droit d’une comédie tant elle semblait grotesque : la Reine avait les jupons relevés et le prince, quand à lui, n’était plus qu’à moitié vêtu (et ceci est un euphémisme) et se trouvait blottit là où il ne le devait pas…

Tentant de s’éloigner à pas discrets, et ignorant les regards de glace et de reproche que lui adressait la Reine, le petit assistant du jardinier comprit trop tard qu’il n’aurait jamais dû voir cette scène.




Roxanne était, pour dire le moins, en état de choc. Lorsque les feuillages de l’hibiscus s’étaient déplacés pour dévoiler le visage d’un jeune serviteur sans nom, ses yeux indigos s’étaient agrandits de surprise. Pourtant, elle ne broncha pas quoique son corps se tendit un peu. Elle afficha plutôt une expression froide et impassible.

*Merde ! En espérant que cet idiot sache tenir sa langue !*

[J’espère que je ne suis pas allée trop dans l’explicite – je suis moins bonne pour censurer que toi, Stan ! XD et je suis désolée pour ce post qui est plus du blabla n'importe comment qu'une matière à inspiration! ]
Edit d'Ismeraude: C'est loin d'être trop explicite pour moi XD. Vous pouvez donc poursuivre sans craindre mon courroux...